Pas de café, pas de télé, pas de sexe
(No coffee, no TV, no sex)
de Romed Wyder
fiction – 1999 – 87 min. – parlé français
avec sous-titres allemand, anglais, espagnol/portugais
première au Festival International del Film di Locarno, août 1999
prime à la qualité de l’Etat de Genève, prix « Cannes Junior » à Bratislava
Générique
réalisation, scénario: Romed Wyder
collaboration artistique: Maria Watzlawick
directeur de production: Christophe Cupelin
image: Stéphane Kuthy
son, mixage: Martin Stricker
musique: Thierry Clerc, Daniel Schweizer
montage: Orsola Valenti
interprétation: Vincent Coppey (Arno), Alexandra Tiedemann (Nina)
Pietro Musillo (Maurizio), Nalini Selvadoray (Alice)
Production et distribution
production: Romed Wyder
coproduction: Télévision Suisse Romande, Genève, Fonds culturel de Suissimage, Berne
droits mondiaux: Paradigma Films
soutien financier: Office fédéral de la culture, DAC de la Ville de Genève, Loterie Suisse Romande, Media Desk Suisse, DIP de l’Etat du Valais
Synopsis français
« Pas de café, pas de télé, pas de sexe » raconte l’histoire d’Arno, 27 ans, qui vit dans les squats genevois. Son meilleur ami est Maurizio; il a obtenu son permis de séjour en Suisse grâce à un mariage blanc. L’amie de Maurizio, Nina, une Française avec laquelle il aimerait vivre à Genève, se heurte au même obstacle administratif. Pour permettre à Nina d’obtenir un permis, Maurizio convainc Arno, au nom de leur vieille amitié, de conclure un mariage blanc avec elle. Non sans réticence, Arno accepte cet arrangement. Maurizio, rassuré, s’absente quelques jours. Resté seul avec Nina, Arno, d’ordinaire timide avec les femmes, tombe amoureux d’elle. Et elle de lui. Au retour de Maurizio, Arno n’arrive pas à lui cacher la vérité. Nina et lui finissent par avouer leur relation. Leur arrangement est alors remis en question, mais ils s’efforceront en fin de compte de résoudre ce dilemme ensemble…
Synopsis deutsch
« Pas de café, pas de télé, pas de sexe » erzählt die Geschichte vom 27 jährigen Arno, der in der Genfer Besetzerszene lebt. Maurizio, sein bester Freund, hat seine Aufenthaltsbewilligung durch eine Scheinehe erhalten. Dessen Freundin Nina, eine Französin die zu ihm nach Genf ziehen möchte, steht vor demselben administrativen Hindernis. Um ihr zu einer Aufenthaltsbewilligung zu verhelfen, bittet Maurizio seinen Freund Arno sie zu heiraten. Nach einigem Zögern willigt er ein. Als Maurizio für ein paar Tagen wegfahren muss, verliebt sich der sonst eher schüchterne Arno in Nina. Und sie in ihn. Aber Arno hält es nicht lange aus, seinem Freund Maurizio die Wahrheit zu verheimlichen. Einige Tage nach dessen Rückkehr gestehen sie ihm ihre Beziehung. Die geplante Scheinehe wird in Frage gestellt, aber schliesslich versuchen sie dieses Dilemma zu dritt zu lösen…
Synopsis english
« No coffee, no TV, no sex” is a dramatic comedy. It is the story of Arno, a 27 year old living in the Geneva squats. His best friend, Maurizio, obtained a residence permit for Switzerland through an convenience wedding. Nina, Maurizio’s girlfriend, is French but would also like to live in Geneva: she faces the same administrative obstacle. In order for her to obtain a permit, Maurizio convinces Arno, for the sake of their friendship, to marry her out of convenience. Reluctantly, Arno accepts and Maurizio, unsuspecting, leaves for a few days. Alone with Nina, Arno, usually shy with women, falls in love with her. She falls in love with him. When Maurizio returns, Arno cannot hide the truth from him. He and Nina end up telling him about their relationship. They reconsider the arrangement and try to settle the dilemma together…
L’auteur à propos du film
Quand je suis arrivé à Genève pour faire mes études de cinéma, je n’ai pas eu le temps de chercher un logement dans les règles de l’art. A l’accueil de la gérance municipale, la réceptionniste m’a donné les papiers d’inscription en me disant qu’il y a un délai d’au moins neuf mois avant que je puisse compter sur un appartement. Puis elle m’a conseillé de chercher, en attendant, un logement dans un squat. Elle m’a aussi donné un plan de la ville en y apposant cinq croix qui indiquaient les squats les plus importants.
Je me suis donc rendu au squat le plus proche. On m’a dirigé alors vers une réunion de gens qui organisaient une nouvelle occupation. J’ai fait connaissance de mes futurs cohabitants. On s’est rapidement senti très liés par la recherche d’une solution commune à un même problème. Dans la maison que nous avons occupée j’ai eu l’occasion de vivre six mois sans eau et d’apprécier la lumière d’une ampoule électrique qui s’allume quand on appuie sur un interrupteur. Il est clair qu’après neuf mois de travaux communs je n’avais plus envie d’échanger cette vie communautaire contre un loyer de 800 francs pour une chambre et une cuisine. Je me sentais chez moi, d’autant plus que la scène culturelle qui m’intéressait était très liée à ce milieu. Ce choix m’a permis de vivre avec très peu de moyens, dans des conditions moins confortables que dans un appartement standard, mais en fait luxueuses si on pense au temps libre, aux projets spontanés, aux rêves rendus possibles.
Je voulais montrer ce monde des squats genevois dans un film. L’histoire est basée sur des observations que j’ai faites durant ma vie de squatter. À cela s’ajoute un regard critique, acquis avec la distance que j’ai pu prendre avec le temps.
« Pas de café, pas de télé, pas de sexe » raconte l’évolution amoureuse d’Arno, personnage principal du film. Le mariage blanc qui est à la base de sa liaison impossible permet de découvrir des traits de caractères contradictoires et les limites des idéaux défendus. Les expériences alternatives prônées par les squatters avec lesquelles ils se démarquent des valeurs de la petite bourgeoisie pourraient laisser croire que la proposition de Nina – un ménage à trois – trouverait un certain intérêt auprès d’Arno et de son ami Maurizio. Mais leur envie de réinventer la vie ne semble pas comprendre les relations amoureuses. Conscients de cette limite et aussi par souci de correspondre à leur propres théories, les deux hommes – chacun à sa manière – font semblant de vouloir essayer de vivre une relation à trois. L’image qu’ils donnent d’eux est plus importante que l’expression sincère de leur sentiments. Seule Nina – qui est étrangère au milieu des squats – prouve qu’elle est prête à essayer une autre forme de relation en refusant de se décider pour l’un ou pour l’autre.
La liaison dans laquelle Arno se lance avec Nina est impossible, et cela lui permet de ne pas devoir aller trop loin. En effet, malgré son expérience de vie commune, il n’a jamais appris à vivre des relations sentimentales exclusives. Par protection, il s’accroche à tout ce qui est rationnel et contrôlable et l’amour lui fait peur au point qu’il se croit incapable d’aimer. Paradoxalement, en sortant avec l’amie de son meilleur ami, il se met dans des situations complexes et émotives qui le forçent ainsi à prendre la vie à bras-le-corps. À la fin du film, Arno aura appris qu’il ne faut pas forcement comprendre la vie pour bien la vivre.
« Pas de télé, pas de café, pas de sexe », c’est ainsi que Maurizio résume la philosophie de vie d’Arno. Et c’est dans ce ton également que j’avais envie de raconter cette histoire.
Der Autor zum Film
Als ich nach Genf kam um an der Filmschule zu studieren, hatte ich nicht viel Zeit eine Wohnung zu suchen. Die Empfangsdame des städtischen Wohnungsamts gab mir die Einschreibeformulare mit dem Hinweis, dass ich nicht vor neun Monaten mit einer Wohnung rechnen könne. Unterdessen solle ich mir einen Platz in einem besetzten Haus suchen, riet sie mir. Mit fünf Kreuzen markierte sie die wichtigsten Squats auf meinem Stadtplan.
Ich ging also ins nächstgelegende Squat wo man mich zu einer Versammlung führte, die eine neue Besetzung organisierte. Dort Ich habe meine zukünftigen Wohngenossen kennen gelernt. Durch die gemeinsame Suche nach einer Lösung unsres Problems haben wir uns schnell sehr verbunden gefühlt. Im Haus das wir besetzten, hatte ich die Gelegenheit sechs Monate ohne Wasser zu leben und das Licht einer elektrischen Glühbirne schätzen zu lernen. Es war klar, dass ich nach neun Monaten gemeinsamer Renovationsarbeiten keine Lust mehr hatte, diese Gemeinschaftsleben gegen eine Miete von 800 Franken für eine Einzimmerwohnung zu tauschen. Ich fühlte mich zu Hause und ausserdem war die Kulturszene die mich interessierte sehr stark mit diesem Milieu verbunden. Diese Wahl machte es mir möglich mit sehr wenigen Mitteln zu leben, in einer etwas unkonfortableren Umgebung als in einer Standardwohung, aber trotzdem sehr luxurieus wenn man an die freie Zeit denkt, an die spontan entwickelten Projekte und an die möglich gewordenen Träume.
Ich wollte diese Welt der genfer Squats in einem Film zeigen. Die Genschichte basiert auf Beobachtungen aus meiner Zeit als Besetzer. Dazu kommt ein kritischer Blick, den ich mir mit der Zeit erarbeitet habe.
« Pas de café, pas de télé, pas de sexe » erzählt die Geschichte von Arno, dem Protagonisten des Films. Die Scheinehe die seiner unmöglichen Liebesbeziehung zu Grunde liegt, ermöglicht es seine widersprüchlichen Charakterzügen und die Grenzen seiner Ideale kennen zu lernen. Die alternativen Lebensformen für welche die Besetzern kämpfen und mit denen sie sich von dem Kleinbürgertum abgrenzen wollen, könnten glauben lassen, dass der Vorschlag von Nina – ein Ménage à trois – bei Arno und dessen Freund Maurizio auf fruchtbaren Boden fallen würde. Aber ihre Lust das Leben neu zu erfinden scheint bei den Liebesbeziehungen aufzuhören. Um ihren Lebenstheorien trotzdem gerecht zu werden, geben beide vor – jeder auf seine Weise – eine Beziehung zu dritt eingehen zu wollen. Ihr Image ist ihnen also wichtiger als der ehrliche Ausdruck ihrer Gefühle. Nina – die nicht von der Besetzerszene kommt – ist die einzige, die bereit wäre für eine andere Beziehungsform. Sie beweist dies, in dem sie sich weigert, sich für den einen oder den anderen zu entscheiden.
Die Beziehung die Arno mit Nina einzugehen versucht ist ohne Erfolgsausicht. Das macht es ihm möglich nicht zu weit gehen zu müssen. Denn er hat trotz seiner Erfahrung im Gemeinschaftsleben nie gelernt eine Liebenbeziehung einzugehen. Zum Schutz klammert er sich an alles Rationnelle und Kontrollierbare und die Liebe macht ihm so sehr Angst, dass er glaubt unfähig zu sein, jemanden zu lieben. Indem er sich aber auf eine Beziehung mit der Freundin seines besten Freundes einlässt, gerät er in komplexe und emotionelle Situationen die ihn zwingen sich voll ins Leben zu stürtzen. Am Ende des Films hat Arno gelernt, dass man das Leben nicht unbedingt zu verstehen braucht um es gut zu leben.
« Pas de télé, pas de café, pas de sexe », so fasst Maurizio Arno’s Lebensphilisophie zusammen. Und in diesem Stil habe ich auch diese Geschichte erzählen wollen.
Interview avec l’auteur, réalisé par Jacques Erard pour « Le Courrier »
Pas de café, pas de sexe, pas de télé, c’est -résumé très brièvement- l’histoire de deux hommes qui aiment la même femme. Un trio somme toute universel, que vous avez placé dans un contexte bien particulier, celui du milieu squatter à Genève. En quoi ce choix a-t-il une incidence sur le déroulement et la résolution de l’intrigue?
R.W.: La vie communautaire dans un squat implique une certaine promiscuité. Tout a tendance à se mélanger un peu. Sans cesse confronté aux autres, on y apprend peut-être davantage qu’ailleurs à résoudre les conflits humains. Par ailleurs, de nombreux squatters ne tiennent pas à vivre avec leurs partenaires. Le déroulement du conflit personnel auquel sont confrontés les personnages s’articule donc autour de cette problématique communautaire. Quant à sa résolution, on pourrait s’attendre à des solutions de type soixante-huitard. Mais les personnages savent qu’elles ne sont plus valables aujourd’hui. Il leur faut donc en inventer de nouvelles…
Justement, il semble que l’évolution des personnages tienne beaucoup à leur capacité à adapter leurs théories aux réalités de la vie, à renoncer aux modèles…
R.W.: On vit en Suisse dans un cadre hyper protégé. C’est tellement vrai qu’il est même possible de squatter sans prendre de trop grands risques… Etant donné que la nature humaine est ainsi faite que nous sommes sans cesse à la recherche de nouvelles difficultés à résoudre, les gens ici ont tendance à s’inventer des problèmes très théoriques, très abstraits, et cela devient un réel problème… Les deux personnages masculins expriment, au début du film, cette attitude. Arno veut contrôler sa vie sentimentale, il se donne des critères qui finissent par l’empêcher de rencontrer quelqu’un. De son côté, Maurizio fait de belles théories à Nina, son amie, sur la différences entre le sexe et l’amour, avant d’apprendre à ses dépends que les choses ne sont pas aussi simples. Leur expérience commune va les amener à prendre leurs responsabilités. On rejoint ainsi la problématique squatter. Nous vivons dans une société qui nous déresponsabilise. Lorsque l’on doit s’inquiéter d’installer un système sanitaire ou du courant dans un squat, on comprend mieux ce que cela veut dire que d’avoir de l’eau ou de l’électricité.
Cela dit, on voit dans votre film des personnages qui ont perdu leur aura héroïque de squatters. De même, par rapport à votre film précédent, qui traitait exclusivement de cette problématique, sous un angle documentaire, elle n’apparaît ici que comme un arrière plan. Le phénomène squat serait-il en phase de démystification?
R.W.: Je ne crois pas qu’on puisse établir de règles générales. Cela varie beaucoup d’un squat à l’autre. Au début d’une occupation, on est forcément très politisé et tout se vit en commun. On peut rester à six dans une chambre pendant six mois. Puis, cela devient de plus en plus confortable. On commence à amener sa chaîne stéréo. On prend de moins en moins goût à aller aux manifs. Et on finit par se disputer pour des problèmes de machine à laver… Dans le film, on voit un squat qui en est à ce stade. Cela dit, la crainte de l’évacuation demeure toujours. Raison pour laquelle il était important d’intégrer une scène d’altercation avec la police. Cela se termine sans dommage, mais il fallait rappeler, bien que de manière détournée, que les squatters continuent de vivre dans l’illégalité, avec tout ce que cela comporte de précarité.
Comment s’est opéré le choix des lieux de tournage?
R.W.: J’ai d’abord voulu montrer des lieux de Genève que je trouve particulièrement beaux, le Rhône à la Jonction, le toit du squat de Rhino. Il y a aussi deux scènes avec le jet d’eau, qui interviennent à des moments décalés, c’est d’ailleurs le seul moment du film où la linéarité du récit n’est pas respectée…
C’est aussi un moment clé du film, où Arno fait un pas décisif pour s’ouvrir à Nina, un baptême d’amour symbolique…
R.W.: On peut le voir comme cela. Je voulais également filmer le jet d’eau, parce que dans tous les films qui se passent à Genève, personne n’ose le montrer, de peur de souligner un cliché. C’était un petit défi pour moi. Plusieurs scènes ont été tournées sur le site d’Artamis, dans un studio d’enregistrement. Là, il s’agissait plutôt de glisser un clin d’oeil à l’avant-dernière révolution des squatters à Genève, avant l’occupation des locaux commerciaux. Quant à l’appartement où ont été filmées la plupart des scènes d’intérieur, c’est un lieu passablement médiatisé. La télévision y a déjà fait un tournage. Mais c’est un endroit idéal, en raison de ses dimensions et de la beauté des lieux.
Votre film aborde également un sujet rarement porté à l’écran, celui des mariages en blanc. L’institution matrimoniale en prend un coup, mais en même temps on s’aperçoit qu’elle continue de cristalliser des envies, surtout auprès d’Arno, qui commence à faire des projets avec Nina…
R.W.: Il y a quelques siècles, les parents décidaient, pour des raisons souvent très matérielles, du mariage de leurs enfants. Ceux-ci étaient contraints d’aimer qui leur était imposé. Aujourd’hui, on a une liberté totale, et beaucoup de divorces. On peut donc se poser des questions sur le prix à payer pour cette liberté. Pour quelqu’un comme Arno, qui n’arrive jamais à se décider, le mariage, tout blanc qu’il soit, joue comme un déclic, et l’incite à prendre des risques.
Comment avez-vous choisi vos acteurs?
Ce sont tous des comédiens établis à Genève. Avec ma collaboratrice, Maria Watzlawick, nous sommes allés les voir jouer au théâtre, puis nous les avons interviewés, à l’aide d’une caméra vidéo, à leur domicile. Nous tenions à les voir chez eux, car l’habitation des gens donne une idée souvent assez juste des personnes qui y résident. A partir du premier choix, nous avons ensuite dû trouver d’autres comédiens susceptibles de le compléter.
Quelle part avez-vous laissé à l’improvisation?
R.W.: Toutes les scènes étaient écrites. Nous avons retravaillé les dialogues avec les acteurs, mais dans l’ensemble nous avons respecté l’écriture. D’habitude, pour les gens de théâtre, le texte est sacré. Lorsque je leur ai dit qu’ils pouvaient adapter les dialogues, il leur a fallu un certain temps avant de se lancer. Mais en fin de compte, ils se sont très bien adaptés à la présence de la caméra, même s’ils avaient assez peu d’expérience du cinéma. Nous avons également pris le temps d’organiser des répétitions, ce qui nous a permis d’affiner les rôles et c’est à ce moment là que les personnages ont réellement pris corps.
Comment s’est déroulé le travail d’écriture?
R.W.: Au départ, il s’agissait d’un projet auto-biographique. Et j’ai fait exactement l’inverse de ce qu’on apprend dans les écoles de cinéma: j’ai commencé par écrire les dialogues. C’était donc très mal parti. Par la suite, la construction du scénario a essentiellement consisté en un travail de réécriture. Cela m’a d’ailleurs permis de m’éloigner, au fur et à mesure, de l’aspect auto-biographique. Ce qui était finalement une bonne chose pour l’équilibre du film. Je me suis senti moins lié à ma propre histoire.
Qui a été chargé de la production du film?
R.W.: Je l’ai faite moi-même. Ce qui est un peu une hérésie par les temps qui courent. Partout on nous dit qu’il est indispensable de s’associer les services d’un producteur. Mais cela s’est très bien passé. On dit que les réalisateurs se passent de producteurs lorsqu’ils ont peur de se confronter à un regard critique. Pour pallier à ce manque, j’ai fait appel à quatre personnes avec qui j’ai travaillé sur le scénario, car il était pour moi essentiel de me confronter à des regards extérieurs. Quant à l’aspect purement financier, j’ai touché de l’argent provenant d’un fonds européen, ainsi que du canton du Valais, dont je suis originaire, pour l’écriture du scénario. Pour le tournage, la Confédération a versé la plus grande part, à laquelle s’est se sont ajoutés des contributions de la Ville de Genève et de la Loterie romande, puis de la Télévision suisse romande et de Swissimage.